Pour bien des couples, la fréquence des querelles est indicative que quelque chose ne va pas, donc que ça veut dire quelque chose par rapport au fait qu’on soit ensemble. À l’inverse: plus la vie est facile, plus cela veut dire que je suis dans la bonne relation. Si ce n’est pas le cas, je dois sortir de ma relation actuelle et en chercher une autre qui me convienne mieux.

Les querelles sont normales. La vie se charge de nous envoyer des circonstances qui nous rendent impatients ou frustrés. Il y a aussi autre chose.

Nous sommes qui nous sommes avec nos qualités et l’envers de nos qualités: nos défauts. L’un ne va pas sans l’autre. Vous ne trouverez jamais quelqu’un qui soit à la fois autonome, meneur et plein d’assurance dans la vie et qui s’efface comme un courant d’air à la maison. Vous avez raison d’admirer ces qualités, cependant ces qualités prennent de la place dans une relation, l’un ne va pas sans l’autre. Comment peut-on obtenir le meilleur de quelqu’un sans les inconvénients qui vont avec?

Je ne crois pas que l’on puisse et c’est correct comme ça. C’est comme demander à quelqu’un de n’être que ses qualités sans les défauts qui viennent avec. C’est à nous de prendre responsabilité de qui nous devenons quand les qualités de la personne qu’on aime nous apparaissent tout-à-coup comme des défauts. Car il s’agit bien d’une illusion. Dans ce temps-là, Christine et moi avons convenu de nous éloigner temporairement l’un de l’autre jusqu’à ce que nous soyons tous deux sortis de nos états 1%.

La mécanique des querelles est simple et très facile à identifier: l’être qu’on aime devient soudainement détestable. À cause de mes circonstances, à cause de ses circonstances. C’est comme attraper le rhume: la vie nous semble bien moins intéressante en ce temps-là. Et nous avons aussi l’expérience qu’un rhume est un état temporaire. C’est la même chose avec les querelles. Il s’agit d’être patient et de se donner de l’espace.