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Quand vous parlez, est-ce pour vous exprimer ou pour communiquer?


Il y a une différence entre les deux, et l'air du temps n'aide pas à faire la différence. C'est à la mode de s'exprimer, ce qui signifie pour certains de tout déballer, de tout dire, de s'ouvrir le ventre et de mettre ça sur la table. « Arrange-toi avec ça », semble être l'attitude qui va avec.


S’exprimer part souvent du besoin de ne rien oublier, de tout dire. Il y a dans ces cas un haut-parleur qui diffuse un bulletin d’information, comme un laboureur qui sème sans se soucier si ses grains tombent sur de la neige, ou une terre chaude et accueillante. Si votre préoccupation est de tout dire sans rien oublier, il y a de fortes chances que vous soyez en mode haut-parleur, en mode de communication à sens unique, parce que votre message n’est pas dans le but de créer un pont d’écoute, mais plutôt de lancer des tracts du haut d’un avion.


Comment communiquer?


D’abord en vérifiant que vous avez l’attention de votre interlocuteur. Ça semble tellement évident non? Au début de ma relation, je montais du sous-sol et sur la dernière marche je commençais à parler à Christine avant même qu’elle soit dans mon champ de vision. Je ne me demandais même pas si elle était disponible: je m’attendais à ce qu’elle le soit. Il se peut que l’autre ne soit pas disponible (en train de travailler, lire, regarder la télé, etc.) Ne pas oublier également qu’un homme est mono tâche, ce qui veut dire de ne pas présumer qu’il est disponible parce qu’il lave la vaisselle. Vérifiez. Au besoin, lui dire quelque chose comme “j’ai quelque chose à te dire quand tu seras disponible”. Ça ne sert à rien et c’est frustrant de semer en hiver.


Ensuite, en disant quelque chose ET en vérifiant comment ça aboutit dans le monde de l'autre. Donc de poser des questions ET d'attendre la réponse. Je connais un type qui termine toutes ses phrases par "tu comprends?" et qui enchaîne tout de suite avec la phrase suivante sans me donner le temps de répondre — et encore moins le temps de penser à une réponse.


«Qu'est-ce que tu entends dans ce que je te dis?»

«Comment ce que je te dis atterrit dans ton monde?»

«Qu'en penses-tu?»


Ce sont des exemples de questions qui ouvrent une conversation, qui créent un dialogue au lieu d'un monologue déguisé en conversation. Cela présuppose également que l’on doive développer l’art de parler tout en observant l’effet de ce que l’on dit. Si les yeux de votre interlocuteur deviennent vitreux au bout d’une minute ou semblent regarder un point situé loin derrière votre tête, c’est possiblement qu’on vous écoute poliment (si on vous écoute encore), d’où le besoin de vérifier: “J’ai l’impression que je t’ennuie”. Ça met l’autre personne dans le coup. Essayez pour voir.

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