Ce blogue fournit un échantillon du type de réflexions qu'on peut trouver dans notre livre, «Relations amoureuses jetables ou durables?» Suivez ce lien pour en savoir davantage sur ce livre.

Christine a récemment rencontré une cliente qui nous confiait, après la consultation sur sa santé, qu’elle ne voulait plus être en relation amoureuse, presque farouchement, comme si les relations amoureuses étaient un moyen sûr d’être malheureuse, et d’en rajouter à quel point elle était maintenant heureuse d’être seule.


Et d’avoir fait du développement personnel pendant au moins 30 ans, et ça ne lui a rien donné. Comme si, amèrement, ces trente ans de développement auraient dû lui apporter ce qu’il faut pour être en relation.


Ça m’a fait penser à cette amie qui avait fait énormément d’écoute bénévole sur une ligne téléphonique pour personnes qui pensent au suicide. Elle avait fait ça pour donner quelque chose à la société dans l’espoir que “Dieu prenne soin d’elle” (sic).


Évidemment elle était très amère que Dieu n’ait pas pris soin d’elle. Comme si on pouvait négocier avec Dieu!


Il me semble y avoir un point commun entre ces deux personnes, qui semblent toutes deux attendre quelque chose de la vie “parce qu’elles sont de bonnes personnes” et que la vie leur doit bien quelque chose étant donné tout ce qu’elles ont fait pour être ces bonnes personnes.


Donc elles s’attendent à ce que les circonstances de la vie—vous savez toutes ces petites et grandes emmerdes qui nous arrivent comme si la vie nous en voulait personnellement—leur soient favorables, comme si la vie était une entité sentiente qui examine tout ce que nos petites personnes font de leur temps.


Je reviens à mon sujet.


La plupart des relations amoureuses commencent sur les chapeaux de roue. Les endorphines, ces hormones porteuses, nous amènent dans un monde de félicité où tout nous semble possible, où l’autre est parfait ou qui n’a que quelques défauts, tous charmants.


Peu sommes nous à savoir, semble-t-il, que ces endorphines sont un stimulant chimique qui n’est présent que pour un certain temps, ce temps que j’appelle “la lune de miel”, lune qui ne dure que quelques mois (des auteurs disent moins de 2 ans). Après ça, le rêve se termine.


Donc si vous avez méconnu ou ignoré le rôle et les effets de ces hormones sans vous y préparer, l’atterrissage risque d’être brutal. Charles Joseph de Ligne l’a très bien compris:


En amour, il n’y a que les commencements qui soient charmants; c’est pourquoi on trouve du plaisir à recommencer souvent.


Ceci est la façon de vivre sa vie sur un highconstant, à la longue peu satisfaisant (par expérience). Je repose donc la question: pourquoi, quelle est la finalité de vivre en relation amoureuse?


Une de mes réponses, qui est ma vérité (et non la vérité): parce que j’aime la compagnie de Christine. La plupart du temps. Et qu’au fond, pour être honnête, je ne connais personne d’autre avec qui j’aimerais passer autant de temps.


Pour en être arrivé à vouloir passer tout ce temps avec elle, j’ai dû remettre en question beaucoup de mes comportements saboteurs et faire un sérieux travail sur moi. Et ça ne finira jamais: mon ego quémande encore beaucoup d’attention.


Cependant, sachez que ça en valait la joie. Ça en vaut encore la joie. Ça en vaut toujours la joie.

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