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Le constat de nos conférences est que les gens aiment bien nous écouter, mais peu sont prêts à passer à l’action. La lecture d’un article de magazine a peut-être apporté un élément de réponse en mentionnant que la plupart des célibataires cherchent une relation qui comblera leurs besoins. Peu cherchent une relation qui les fera grandir, évoluer. Illustrons le propos par deux interventions de participantes lors d’une conférence.


Sarah, la soixantaine, affirme prudemment qu’elle n’est aucunement tentée par une relation où elle vivrait de nouveau avec un homme, et dans le même souffle d’ajouter que tous les hommes qu’elle rencontre veulent s’engager le plus vite possible — et moi qui croyais que peu d’hommes désirent s’engager. Il me vient tout de suite à l’esprit quelque chose que je n’ai pas dit (c’est une opinion): passé un certain âge, les hommes cherchent une infirmière, une cuisinière et une femme avec laquelle ils pourront gratuitement avoir des rapports sexuels de temps en temps. Ouf, que c’est cynique comme pensée. Qu’est-ce qu’il y a de vrai dans ça?


Dans son propos, Sarah intime que ce désir des hommes qu’elle rencontre de s’engager rapidement dans une vie commune signifie, lorsque mis sur la table, la fin de la discussion. Ça s’arrête là. Aucune tentative de vendre sa salade, du genre «Écoute, tu sembles un homme intéressant, mais avant de penser à vivre ensemble, ne pourrait-on pas penser à se connaître tranquillement avant de s’engager?»


Un peu plus loin dans la conférence je parle des assouplissements qu’il faut parfois faire dans une relation et j’illustre mon propos en disant que j’ai une certaine difficulté avec la ponctualité. Je déteste être en retard et Christine, malgré ses efforts, a de la difficulté à être à l’heure. Mathilde intervient tout de go et affirme qu’elle n’est simplement pas capable de vivre avec quelqu’un qui n’est pas ponctuel point final et me demande comment je fais pour composer avec ça.


Dans les deux cas, je remarque que ces personnes recherchent forcément quelqu’un qui répond à leurs besoins et qu’elles ne sont pas intéressées à être dans une relation qui leur apparaît comme un défi. En quelque sorte, elles veulent pouvoir aller au supermarché, choisir leur homme tout prêt tout ficelé, avec les légumes dans la rôtissoire en aluminium, une pomme dans la bouche, une touffe de persil dans les oreilles et dans le cul, de sorte qu’elles n’ont qu’à mettre au four puis déguster lorsque bien cuit. Il n’y a pas de discussion, pas d’argumentation, rien: si tu ne réponds pas à tous mes critères, je ne chercherai même pas à t’enrôler dans ma vision du compagnon idéal.


En passant, les hommes sont aussi comme ça. On dirait que, rendus à un certain âge, ils ne veulent plus faire d’efforts.


Mon objection concernant la satisfaction des besoins est que personne sur terre peut les combler tous: on se condamne à une perpétuelle insatisfaction si c’est notre seule lunette d’approche concernant les relations de couple.


Il est toutefois important que nos besoins mutuels soient le plus alignés possible et de réaliser que l’amour seul ne peut pas compenser pour des besoins divergents: plus les besoins des deux parties sont comblés, plus la relation sera solide. C’est pourquoi il est si important en début de relation de détailler le plus possible vos besoins de façon à voir si vous êtes compatibles. Cacher des besoins importants sous prétexte de ne pas choquer ou indisposer est une recette perdante à long terme.

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